-
Encontro Internacional de Antropofagia ! Thème traité par Gilles de Staal, extrait
L'incendie des banlieues ou l'indigestion coloniale
La révolte des « banlieues » françaises de novembre 2005 révèle la fracture la plus radicale et profonde au sein de la société moderne, et pas seulement française.
Une des caractéristiques de notre modernité est que, plus prospèrent les métropoles globalisées, post-modernisées, démocratisées, droitsdelhommisées, néolibéralisées, plus elles accumulent en leur propre sein un monde de marginalisation, de ghetto, de misère, de désaculturation. Et pour le capital, la seule gestion de cette réalité, - qui est chaque fois plus la condition précaire que le capital offre au salariat -, c'est l'administration coloniale des populations désignées comme « dangereuses ». Le monde s'est globalisé, les anciennes colonies ont aujourd'hui leurs classes moyennes et leurs shopping-centers, identiques à ceux des métropoles, et les métropoles produisent leurs colonisés intérieurs, identiques à Paris à ceux d'Alger, de Rio ou de Los Angeles.
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Le premier et le tiers monde ne sont plus tellement séparés, les métropoles d'un coté des mers et les colonies de l'autre. Le tiers monde, la colonie, est dans les faubourgs de Paris tandis que le premier monde peut se rencontrer à Sao Paulo ou à Johannesburg, tout comme le tiers monde qui est aussi en Louisiane... Il n'y a pas de guerre de civilisations. Ce n'est plus un problème de libération nationale, conflits exogènes. Il va donc falloir extirper des métropoles le vieux colonialisme qui s'y est replié... Il va devoir se laisser griller sur les brasiers des banlieues, et peut être faudra-t-il passer à la rôtissoire certains de ses représentants les plus comestibles.
©Gilles de Staal
-
Commentaires