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Par staal le 18 Octobre 2006 à 11:42
Roberto San Geroteo est un enfant de la guerre civile espagnole, né en Bretagne en 1951, naturalisé Français pour les besoins de la cause.
Il a publié :«La lengua de la quimera » (ediciones Portuguesas Valladolid , 1990)
«Dans l'intimité de l'air » (Alibis Reims, 1999)
« La solitude du tournesol » (Au fil du temps Le Havre, 1999)« La palabra de un hombre » (Icaria Poesia Barcelona, 1999)
« Résonnances » (Le Givre de l'Eclair Troyes, 2000)
« La vie s'arrête à va » (Encres Vives Colomiers, 2000)
« Le chien d'à côté se tait » (Alidades Thonon les Bains, 2001)
« Easy pieces » (La Porte Laon, 2003)
« Gens de la nuit » (Encres Vives Colomiers, 2004)
Il a traduit en espagnol Bernard Noël, Jean-Marie Le Sidaner, ean Malrieu, Guillevic, Henri Meschonnic, Pierre Dhainaut, et traduit en français de nombreux poètes espagnols contemporains, notamment dans la revue Noire et Blanche qu'il a fondé en 1994 à Charleville Mezière puis au Havre.
Roberto San Geroteo lira ses poèmes et ceux de César Vallejo,
à l'exposition-manifeste Ah!Ah!Ah!-A3 : Art-Anthropophagie-Aujourd'hui !Galerie de Nesle, le vendredi 10 novembre.
LAURA
à Florence Rey
Tu lui ressembles
parce que tu ne ressembles à personneet ton regard étrange regarde l'étranger
l'épaule nue par intermittences, brune
aussi fraîche qu'une averse
dans les mains vides du bonheur.
Tu lui ressembles
comme une inconnue à une autre inconnu
à qui on demande
comment l'appeler
et on reste pour voirchacun de son côté, transi jusqu'au bout de son rêve
partir en fumée le long des rues
jusqu'à l'aube
dans la bouche un nom propre
sur ses lèvres le sourire pour le dire.
Comment se faire la peau de la nuit
une nuit, pour toujours ?
Un pansement à l'œil, l'absence
Roberto San Geroteo
( in Gens de la nuit)dans la glace, au téléphone.
Le bruit de la rue devant la mort
d'un goéland. L'odeur
des voitures au soleil. Nos filles
se font femmes. Les rêves
prennent la poussière.
Roberto San Geroteo
Le chien dà côté se tait. (Extrait)
Un homme sait depuis l'enfancequ'il va mourir en telle année. C'est un jeu
puis un destin. Cela
donne du relief aux saisons
et du goût aux ongles
à condition de voir dans chaque flambée
la dernière
Une femme blanche, d'autres sont noires.
Les lèvres fraîches comme la betterave
les coudes et les yeux sur le marbre d'un café
elle passe dans la vie d'un homme
assis en face d'elle, toute une nuit d'automne
à parler pour ne rien dire de ce qui l'étreint
depuis son premier regard.
Roberto San Geroteo
La vie s'arrête à va (Extrait)
Poème de César Vallejo(poète péruvien, engagé dans la guerre d'Espagne. 1892-1938)
Aujourd'hui j'aime la vie beaucoup moins,
mais j'aime toujours vivre : je le disais bien.
J'ai presque touché la part de mon tout et me suis contenu
d'un coup de feu dans la langue derrière ma parole.Aujourd'hui je me palpe le menton en fuite
et dans ces pantalons d'un moment je me dis :
Tant de vie et jamais !
Tant d'années et toujours mes semaines... !
Mes parents enterrés avec leur pierre
et leur triste raidissement qui n'en finit pas ;
un portrait en pied des frères, mes frères,
et, enfin, mon être en plan et en gilet.J'aime la vie énormément
mais bien entendu,
avec ma mort chérie et mon café
et en voyant les marroniers touffus de Paris
et en disant :
Cet œil est un, un autre ; ce front, un autre...
et en répétant :
Tant de vie et jamais ne me fait défaut l'air de la chanson !
Tant d'années et toujours, toujours, toujours !J'ai dit gilet, j'ai dit
tout, partie, angoisse, j'ai dit presque, pour ne pas pleurer.
Car c'est vrai que j'ai souffert dans cet hôpital d'à côté
et c'est bien et c'est mal d'avoir examiné
de bas en haut mon organisme.J'aimerais toujours vivre, ne serait-ce qu'à plat ventre
car, comme je disais et je le répète,
tant de vie et jamais ! Et tant d'années,
et toujours, toujours beaucoup, toujours, toujours toujours
Traduit de l'espagnol par Roberto San Geroteo
(Publié dans Blanche et Noire N°spécial été 1996, Charleville Mézière)
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Par staal le 15 Octobre 2006 à 22:34
Enseigne la littérature Hispano-américaine dans la Section d'Etudes Hispaniques et Hispano-américaines de l'université di Littoral-Côte d'Opale.
Plusieurs recueils publiés, en espagnol (Serpencicleta, 1995. Esquitofrenia, 2001. Scanner, 2005) et en français (Hiéroglyphe, 1997. Semaine Sainte, 1998; Fanesca, 1999; La nature se méfie de la vitesse, 2001; Les poèmes du Colonel, 2002 [Prix Trouvères, 2002; Prix Georges Sernet, 2004]).
Durant l'exposition , retrouvez Ramiro Oviédo le samedi 04 novembre 2006
17h30 : Lecture du Manifeste Anthropophage. Puis, Flop et Tante Hortense, avec Eddy Goldeberg et Christophe Rodomisto : chansons et mise en musique des textes anthropophages.
19h00: Ramiro Oviédo, poèmes déclamés.
20h00 : manger.
21h00 : débat : « Nationalité Identité Citoyenneté : bons et mauvais Français ? » introduit par Mehdi Belhaj kacem (Une psychose française. Gallimard 2006), médiation du réseau CEDETIM/CICP (rue Voltaire).
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Par staal le 15 Octobre 2006 à 22:12
L'HOMME DISPARU DANS LA PLUIE
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p><o:p> </o:p>Un gros nuage s'était pendu sur Macondo.
Le ciel avait du mal à se tenir.
Le vent montrait ses dents de chien.
<o:p> </o:p>Alors
une petite goutte en velours a chuté sur mon nez.
Ensuite deux ou trois pas de danseuse ont frôlé mon chapeau
et puis j'ai senti des petits baisers d'eau sur mes épaules
Pour toréer la pluie je suis rentré au bistrot de Catarino
d'où j'ai vu Isabel regarder derrière sa fenêtre.
Le dernier rayon de soleil illuminait la nappe de ma table
pendant que l'ombre d'un homme s'enfonçait dans la pluie.
<o:p> </o:p>Nous étions déjà deux à le regarder.
<o:p> </o:p>On voyait sa trace.
C'était comme le passage d'un loup
le cœur un tambour
l'œil allumé.
Il rentrait avec une heureuse ignorance dans une forêt d'eau
dans une pluie de brouillard pourri
pendant que les nuages s'arrachaient les tripes.
<o:p> </o:p>Et puis Dieu s'est mis à pisser debout.
<o:p> </o:p>Il pleuvait des araignées
il pleuvait du gazole
il pleuvait des nœuds et des ongles
il pleuvait des papillons noirs
il pleuvait des boucles d'oreille de toutes les vierges.
<o:p> </o:p>L'homme
voulait s'accrocher à un courant d'air
trancher la pluie avec ses mains aveugles.
mais il pleuvait des seringues.
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Trébuchant sur les cordes
Accablé par cette pluie d'épingles
l'homme s'enfonçait dans le gouffre de la brume.
<o:p> </o:p>On l'a vu rester suspendu entre les lèvres du torrent
comme un épouvantail.
Et puis
Dieu s'est mis à vomir sa gueule de bois.
Il pleuvait du sang
il pleuvait de la peine
Il pleuvait du café sur Macondo
il pleuvait de l'eau-de-vie sur la pluie.
<o:p> </o:p>Enfin
Il est resté attaché par les cordes du déluge
fusillé par la pluie
au centre du drap blanc du lendemain
tel une flaque de nuage en personne.
<o:p> </o:p>On a enlevé de sa bouche un poème muet.
LA DETTE NOUS EST EXTÉRIEURE
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Au début mon désir n'avait pas de mains.
J'aurais voulu être ambidextre
Eréndira
mais devant toi et ton histoire je suis devenu tout juste gauche
Depuis lors nous sommes des frères jumeaux.
<o:p> </o:p>Je n'avais aucune idée de rentrer.
Je voulais seulement écouter Francisco El Hombre
Chez Catarino
trouver des traces de mon frère perdu dans ses chansons.
C'était minuit et je m'en allais
lorsque cette dame m'a demandé vingt centimes
pour rentrer au pays des délices.
<o:p> </o:p>Quand je t'ai vue
tu étais juste une fille triste
dépossédée de toi
- puisque ton seul bien restait le bien des autres-
avec la résignation vêtue d'une chair maigre,
même tes pauvres tétons de petite chienne accablée
- balles décapitées calibre 22 -
n'étaient pas à toi
La faune mouvante et la flore somptueuse du pays des délices
pour vingt centimes
n'étaient qu'un mirage des hommes tristes du tropique.
<o:p> </o:p>(La solitude doit être un bon aphrodisiaque)
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Le bon Dieu, déguisé en grand-mère te tuait au compte-gouttes
enivré par les 20 centimes que 62 soldats lui payent
jour après jour
pour coucher avec toi.
D'après tes calculs il te restait encore dix ans
à soixante-dix hommes par nuit
pour régler une dette bizarre.
A ce rythme là -me disais-je-
tu finiras engloutie par l'armée de terre.
<o:p> </o:p><o:p> </o:p>Pauvre Aridnere
tu étais la seule araignée
qui construisait avec son cul la maison d'une autre.
<o:p> </o:p>Je suis revenu ce matin
avec le cheval de la chance qu'il te faut
-l'amour, rien de plus-
pour te dire qu'il fallait compter sur moi
pour prendre en charge ta révolte
pour tuer dieu
pour tuer la puanteur de ton histoire étouffée
mais tu n'étais plus là.
Retrouvez Ramiro Oviédo durant l'exposition Art! Anthropophagie! Aujourd'hui! :
Samedi 04 novembre 2006
à 17h30 : Lecture du Manifeste Anthropophage. Puis, Flop et Tante Hortense, avec Eddy Goldeberg et Christophe Rodomisto : chansons et mise en musique des textes anthropophages.
19h00: Ramiro Oviédo, poèmes déclamés.
20h00 : manger.
21h00 : débat : « Nationalité identité citoyenneté : bons et mauvais Français ? » introduit par Mehdi Belhaj kacem (Une psychose française. Gallimard 2006), médiation du réseau CEDETIM/CICP (rue Voltaire).
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Par staal le 14 Octobre 2006 à 11:10
Pierre-Etienne Heymann, comédien, metteur en scène et pédagogue, a dirigé l'école du Théâtre National de Strasbourg et la Scène nationale de Villeneuve d'Ascq. Il a réalisé une soixantaine de mises en scène et enseigné dans les Instituts d'Etudes Théâtrales de Paris III et de Nanterre. Il a publié : Regards sur les mutations du théâtre public 1968-1998 (L'Harmattan, 2000
IL a mené une carrière de metteur en scène indépendant avec sa compagnie Le Théâtre de la Planchette. Depuis 1996 il se consacre à l'écriture, à la réalisation de disques (l'intégrale de Gargantua) et à l'interprétation de "petites formes" à la confluence du théâtre et du conte, de la parole et de la musique. Il a ainsi présenté dans les cadres les plus divers: "Rabelais à table", "L'été des serpents", "Moi, Bertoldt Brecht", "Rabelais en chair et en os". Il a écrit et réalisé en 2003, "Le cran de l'abattu", spectacle sur la Manufacture d'armes de St Etienne, et il collabore comme acteur, avec plusieurs jeunes compagnies.
Pierre-Etienne Heymann durant Art! Anthropophagie! Aujourd'hui! :
11 nov. Samedi. 17h00 : lecture du Manifeste. 18h : Le procès en révision de Jésus Christ. (huitième tableau de « L'Homme et le Cheval » de Oswald de Andrade) (12 personnages), et « Tombeau pour New York » de Adonis, lecture organisée par Pierre Etienne Heymann (suivi musical par Mirtha Pozzi) ; 20h, manger... digestions et conclusions diverses. (http://a-a-a.blogg.org/themes-103977-offset-0.html).
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Par staal le 8 Octobre 2006 à 19:13
Théophile de Giraud lira des passages de son livre, le vendredi 03 novembre 2006 à 19h45
(http://a-a-a.blogg.org/themes-103977-offset-5.html)
L'auteur
Théophile de Giraud est né à Namur en 1968, par hasard et sans conviction, aime-t-il à préciser. Son premier livre, De l'impertinence de procréer (2000), lui a valu de rejoindre les «Fous littéraires » du pataphysicien André Blavier. Il a publié Cent Haïkus nécromantiques aux Editions Galopin en 2004 et l'Art de Guillotiner les Procréateurs, Manifeste anti-nataliste aux éditions Le Mort-Qui-Trompe.<?xml:namespace prefix = o /><o:p>
</o:p><?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>Information sur l'éditeur / Contacts <o:p>
</o:p><o:p>Mél. editions@le-mort-qui-trompe.fr
<o:p> </o:p><o:p>Site Internet : http://www.le-mort-qui-trompe.fr
<o:p>©Le-mort-qui-trompe
</o:p><o:p>Où se procurer le livre? http://www.rezolibre.com/librairie/detail.php?article=226/IMG/gif/RézoLibre.gif</o:p><o:p> </o:p><o:p></o:p></o:p></o:p></o:p>
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